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Sound of Jazz
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6 juillet 2006

Butch & Butch

butchwarrenJe ne sais pas si, comme moi, vous êtes un jour tombé en admiration sur les lignes de basse de Butch Warren et si, une fois l'éblouissement passé, vous vous êtes demandé ce qu'un musicien aussi doué pouvait bien être devenu après avoir été autant demandé. Bien qu'ayant vécu seulement six ans à NYC (entre 1958 et 1964), il figure sur plusieurs albums essentiels de Blue Note, dont certains sont, à mes oreilles, des chefs-d'oeuvre : "Leapin' and Lopin'" de Sonny Clark, "Go!" de Dexter Gordon, "Takin' Off" de Herbie Hancock (le bassiste de Watermelon Man, c'est lui !)... Butch Warren n'y est pas pour rien. Ce n'est pas souvent qu'un contrebassiste s'impose aussi naturellement, en faisant seulement son boulot. Pendant quelque temps, Butch Warren a aussi été le contrebassiste de Monk. Pas mal, non ? J'avais retrouvé dans un vieux Jazz Hot (ou Jazz Mag ? je ne sais plus...) des années 1960, une interview absolument passionnante qu'il avait donnée à un journaliste français pendant une tournée avec Monk. Peut-être la seule de sa carrière. Originaire de Washington, Warren était retourné vivre dans sa ville lorsque les premiers signes sérieux de déséquilibre mental (agravés par sa toxicomanie) étaient apparus. On n'avait guère d'information à son sujet depuis.

Mon ami Bertrand Uberall, qui vit à Washington, l'avait croisé irrégulièrement dans des petits lieux consacrés au jazz, continuant à jouer de manière plus ou moins assurée, mais franchement déglingué par la vie. Il m'a transmis un article publié récemment dans le Washington Post au sujet de Butch Warren, pour lequel il a été interrogé (il y est aussi fait allusion à l'article évoqué ci-dessus dont je lui avais donné copie). Les nouvelles ne sont pas brillantes : après avoir connu la rue, le malheureux a été interné dans un asile psychiatrique pour indigents. Il n'a plus rien, évidemment pas de contrebasse, ne soigne plus sa schizophrénie. Son histoire m'a fait penser à celle de Henry Grimes, revenu d'entre les morts, miraculé de l'anonymat et de l'oubli. On aimerait que Butch Warren ait la même chance.

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Commentaires
B
J'espere bientot aller voir Butch a l'hopital psychiatrique (s'il y est encore).<br /> <br /> Esperons que son sort va bientot s'ameliorer.<br /> <br /> Bertrand Uberall.
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