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Sound of Jazz
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23 septembre 2006

Magali Souriau

Magali_SouriauRencontrée au festival Jazz sous les pommiers de Coutances en Normandie, Magali Souriau m’a gentiment envoyé le CD des « Birdland Sessions » qui furent enregistrées au cours de différents concerts que son big band donna en 1997-98 dans le fameux club de New York, ville où elle vit depuis plusieurs années. Dans les rangs de ce big band, on retrouve les deux musiciens qui formaient le trio avec lequel elle était venue à Coutances : le saxophoniste ténor Chris Cheek et le contrebassiste Matt Pavolka (lequel avait alors son siège dans la section des trombones). Edité par Koch aux Etats-Unis, ce disque, faute de distribution, était passé inaperçu en France, pays que Magali a quitté pour poursuivre des études à la Berklee, sur les encouragements de Tommy Flanagan en personne, et où elle n’est revenue que très épisodiquement depuis. Les organisateurs de Jazz sous les pommiers s’étaient laissé séduire par « Petite promenade », l’album qu’elle a conçu dans son salon avec ces mêmes musiciens, une sorte de musique de l’innocence et de l’enfance, faites de comptines et de ritournelles sur laquelle planent les influences de Ravel, Monk et Ellington. La grande salle de Coutances, qui tient plus de la halle aux marchands que du théâtre à l’italienne, n’était peut-être pas la plus adaptée à cette musique intime et délicate, tout en couleurs et ellipses mélodiques, qui a laissé le public partagé, entre ceux qu’enthousiasmait la fraîcheur enfantine de ces chansons improvisées comme un jeu de cubes et les autres, rebutés par une si désarmante candeur poétique (elle chantonne tout ce qu'elle joue). Sous les doigts de la pianiste, cependant, c’était un orchestre en miniature qu’on entendait, une pensée d’arrangeur qui depuis le clavier édifiait un univers de musique, à la manière de Duke ou de Mingus seuls face au piano. L’écoute des « Birdland Sessions » que Magali m’a fait parvenir en souvenir de la conversation que nous avions eue après son concert n’a fait que confirmer les dispositions d’écriture et les talents de compositrice que son approche pianistique laissait abondamment deviner. Autant dire que si ce disque venait à surgir sous votre nez dans un bac d’occasions, il ne faudrait pas le manquer. En attendant la main heureuse, on peut toujours se faire une idée sur les deux titres qu’elle a arrangés à l’occasion du double album anniversaire publié par Fresh Sound pour marquer la deux centième référence de sa collection « New Talent ». La filière jazz du département de la fac du Mirail à Toulouse a eu la bonne idée de l'inviter à faire travailler son répertoire aux étudiants (il accueillera cette année l'arrangeur argentin Guillermo Klein, dont Magali dit qu'il est son "frère" musical), mais quand aura-t-elle l'occasion de faire entendre vraiment sa musique pour orchestre en public dans son pays natal ?
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Commentaires
L
j'adore, que dire d'autre ? C'est léger poétique, ça fait réver et donne la chair de poule .....
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