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Sound of Jazz
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15 janvier 2007

A vous les mains sales

publicBoris Vian tenait autrefois dans Jazz Hot une revue de presse qui ne manquait pas de piquant dans laquelle il pointait, entre autres défauts de son temps, les inepties et les erreurs grossières des journalistes qui se hasardaient à parler de jazz. Il aurait encore fort à faire s'il était toujours de notre monde. Jacques Denis a quelque peu pris dans la relève dans Jazzman tous les mois dans sa rubrique "Lu, vu, entendu" mais il l'assure avec une distance et une ironie quasi silencieuse qui n'ont, probablement, pas tout à fait le même mordant. Je ne sais pas si, vous qui me faites l'honneur de me lire et de laisser, de temps à autre, un petit message qui témoigne que vous n'êtes pas insensible à l'existence de ce blog (je suis désolé que le temps me manque pour vous répondre), je ne sais pas, disais-je, si comme moi, vous vous méfiez de cette presse gratuite que l'on essaie systématiquement de vous fourguer entre les mains à l'entrée ou dans les couloirs du métro sous couvert de vous "informer". En tout cas, à chaque fois que j'ai l'occasion de feuilleter ces "gratuits" qui ressemblent plus à un JT de TF1 sur papier qu'aux quotidiens que j'achète, j'ai irrésistiblement envie de me laver les mains.

Je ne peux pas m'empêcher de constater que le niveau d'information concernant le jazz, quand on en parle, est souvent plus qu'approximatif, et la preuve m'en a encore été fournie cette semaine par A nous Paris dans un article censé présenter le concert organisé par le label BMC au New Morning ce jeudi. Le voici reproduit ci-après :

C'est une grande première à laquelle le New Morning nous invite [en l'occurrence, le New n'y est pour rien, c'est le label qui a monté cette soirée pour se faire connaître] jeudi 18 janvier : le label BMC (Budapest Music Center) présente ses deux grandes révélations [attention, ce n'est pas de la magie]. On connaît assez peu de compositeurs hongrois [faute avouée, faut à demi pardonnée... mais Liszt, Kurtag, non ?]. Le plus célèbre reste certainement Bela Bartok (1881-1945), dont le nom est associé à la musique contemporaine [il est mort quand, déjà, Bartok ?]. Depuis des années, le conservatoire Bela Bartok, à Budapest, accueille donc [notez le lien logique] des élèves qui apprennent tous les styles modernes, y compris le jazz. C'est le cas du chanteur et clarinettiste [oui, enfin, de la clarinette, il n'en joue quand même pas bien souvent], né en 1964 à Budapest, et acteur du long chemin qui a permis au jazz hongrois de se distinguer. Ces artistes ouvrent ici une nouvelle voie, moins axée sur le swing que sur des compositions savantes, à mi-chemin de la musique de chambre, du baroque [baroque ? Monteverdi, Pergolese, Corelli, Charpentier, vraiment ?] et du jazz.
La voix de Winand enrobe le disque "Opera Budapest", dont le compositeur est un autre Gabor, Gado, né en 1957 à Pecs, formé très tôt à la guitare classique, lui aussi diplomé du conservatoire Bela Bartok. Les Français le connaissent mieux que Winand car il est souvent apparu sur les scènes des festivals hexagonaux comme Souillac ou Crest, et, surtout, il est l'auteur de deux albums remarqués, "Modern Dances For The Advanced in Age" et "The Second Coming", passant d'un jazz folklorique à des ambiances atmosphériques, sonores [pratique journalistique : quand on sait pas trop, on reste dans le flou].
Ces trois oeuvres débordent de passion littéraire. Il n'est pas rare que les deux Gabor dédient leur pièces à des écrivains comme la poétesse Sylvia Plath, suicidée très jeune [elle l'a pas fait toute seule ?], ou le poète Ossip Mandelstam. Des références qui rendent la musique de ces jazzmen de l'Est aussi inventive qu'intelligente [il suffit d'avoir des lettres pour faire de la musique intelligente ? et Miles qui ne lisait jamais !]

Allez, comme dirait mon ami Xavier F., Keep Swingin' !

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Commentaires
B
Gosh, j'aimerais pas qu'on m'ait dans le colimateur comme ça pour mes chroniques...<br /> Juste un commentaire outré à propose d'Alice Coltrane, c'est à la fois proprement scandaleux et terriblement subjectif. En plus d'être vraiment mal placé.<br /> Et Zorn est venu à son propre festival l'an dernier ?<br /> <br /> J'avoue avoir été attiré au départ par le symbole de PE.
P
Je supporte mal les articles de Loupien,P.D.G du festival de Marciac,et ceci depuis longtemps déjà.Ce journaliste est plein de ressentiments,J'ai un blog où je l'égratigne dust my broom("hautetfort.com)
S
J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer à propos de Serge Loupien sur ce blog. Je ne voudrais pas que celui-ci devienne une tribune contre lui. Néanmoins, il ne fait qu'exprimer à propos d'Alice Coltrane une opinion assez répandue parmi les critiques de jazz (je me souviens être tombée sur une chronique d'époque où un journaliste l'appelait "Mémé Coltrane"). Beaucoup d'amateurs l'ont longtemps détestée, pensant qu'elle avait infléchi le cours musical de son mari. Philippe Carles est encore plus sévère que Loupien dans le Dictionnaire du jazz. Moi-même, je ne serai pas loin de penser la même chose de sa musique, ayant assisté au consternant concert de La Villette (Charlie Haden à côté de la plaque, DeJohnette visiblement peu concerné et des remakes assez piteux des chefs-d'oeuvre coltraniens). De là à l'évoquer en de tels termes dans une nécrologie... Mais on sait bien que le tact et l'élégance ne sont pas au fondement de l'art critique de Serge Loupien. Au moins a-t-il le mérite de ne pas se laisser dicter ses opinions par des attachées de presse...
M
Voici la nécrologie d'Alice Coltrane selon Libération:<br /> <br /> <br /> Les claviers mystiques d'Alice Coltrane ne sonneront plus<br /> Morte à 69 ans, la veuve de John avait su s'entourer de solistes remarquables dans ses formations jazz.<br /> Par Serge LOUPIEN<br /> QUOTIDIEN : mardi 16 janvier 2007<br /> <br /> <br /> Nul n'osera jamais prétendre, bien sûr, qu'Alice McLeod, née à Detroit le 28 août 1937, Michigan, a révolutionné l'histoire du jazz. Pianiste honorable influencée d'abord par le be-bop (Bud Powell en particulier), elle a fini par se faire un nom en adoptant celui de son époux, John Coltrane, rencontré au début des années 60 (ils célébreront leur mariage en 1966), alors qu'elle officiait au sein d'un quartette dirigé par le vibraphoniste Terry Gibbs.<br /> Devenue membre permanent du groupe du saxophoniste (à la place de McCoy Tyner), de 1965 à 1967 (date de la disparition de celui-ci), Alice Coltrane va former ensuite divers orchestres présentant tous la particularité de mobiliser de remarquables solistes, généralement disciples du maître (Pharoah Sanders, Joe Henderson, Frank Lowe, Carlos Ward, Ron Carter, Charlie Haden...), au service d'une musique d'abord «méditative», puis transformée bientôt en galimatias sonore hindouisant particulièrement éprouvant. «Big Alice» ­ comme la surnommera son confrère (et alors pianiste de Charles Mingus) Don Pullen ­ n'ayant jamais vraiment réalisé le côté quasi insurrectionnel de la démarche mystique de son regretté mari, dilapidant ainsi par pure ignorance un héritage musical sans prix, sous le pseudonyme brahmanique de Turiyasangitananda.<br /> Après une longue absence passée en retraites contemplatives, Alice Coltrane devait faire sa réapparition en 1987, à l'occasion d'une tournée européenne anecdotique de son nouveau quintette, constitué notamment d'amis de la famille (Reggie Workman à la basse, Rashied Ali à la batterie) et pour partie de nouveaux membres de celle-ci: Ravi et Oran Coltrane aux saxophones.<br /> On pensait alors en avoir enfin terminé avec cette musique tout en drapés prétentieux et volutes exotiques, quand, en 2004, alors qu'elle n'avait plus posé la babouche dans un studio depuis vingt-six ans, Alice Coltrane se voyait offrir l'occasion de graver un nouveau CD (Translinear Light), vaguement électronique et passablement indigent. Son dernier. Souffrant d'insuffisance respiratoire, Alice Coltrane s'est éteinte vendredi dans un hôpital de West Hills, dans la banlieue de Los Angeles. Elle avait 69 ans.<br /> <br /> Voici ma réaction:<br /> <br /> <br /> Je suis scandalisé par votre article.<br /> <br /> <br /> Monsieur Loupien,<br /> <br /> Avez vous déjà assisté à un concert d'Alice Coltrane ? Avez vous déjà parlé à Alice Coltrane?<br /> Si oui comment pouvez vous raconter de telles conneries à son propos au moment de sa mort? :<br /> <br /> "au service d'une musique d'abord «méditative», puis transformée bientôt en galimatias sonore hindouisant particulièrement éprouvant"<br /> C'est le jugement de valeur de l'auteur, certes. Le be-bop et le free jazz aussi, ont été perçus comme des "galimatias"...<br /> <br /> "n'ayant jamais vraiment réalisé le côté quasi insurrectionnel de la démarche mystique de son regretté mari, dilapidant ainsi par pure ignorance un héritage musical sans prix"<br /> C'EST FAUX ! ARCHI FAUX! si elle s'est marié avec lui c'est qu'ils avaient une démarche commune. Après la mort de son mari elle s'est retirée auprès de sa famille et n'a joué à nouveau qu'a deux ou trois reprises en public. Toutefois elle a produit et finalisé des albums aussi magnifiques qu'interstellar regions... <br /> <br /> Je crois que je vous en veux au sujet de la "pire ignorance".<br /> <br /> "On pensait alors en avoir enfin terminé avec cette musique tout en drapés prétentieux et volutes exotiques, quand, en 2004, alors qu'elle n'avait plus posé la babouche dans un studio depuis vingt-six ans, Alice Coltrane se voyait offrir l'occasion de graver un nouveau CD (Translinear Light), vaguement électronique et passablement indigent. Son dernier. Souffrant d'insuffisance respiratoire, Alice Coltrane s'est éteinte vendredi"<br /> <br /> Comment pouvez vous finir l'article ainsi. Quel manque de respect. Du boulot baclé fait à la va vite.<br /> <br /> Comprenez bien que vous étes responsable d'annoncer une nouvelle terrible pour le milieu du jazz. A défaut de respecter la défunte ( ce qui est grave) vous pourriez au moins respecter vos lecteurs.<br /> <br /> J'ai envie de vous insulter alors je m'arrête là.<br /> <br /> Absolument pas cordialement.<br /> <br /> Maxime.
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